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Titre : BECK

Sorti en 2004

Réalisé par Kobayashi Osamu
Scénario par Harold Sakuishi
Produit par Madhouse Production
Character Design : Horimoto Sen
Bande son dirigée par Yukio Nagasaki
Duréé : 26 épisodes de 25min











Spice of Life

Beck c’est tout d’abord un manga écrit par Sakuishi Harold, mangaka passionné par le rock indépendant Anglo-saxon et notamment par les groupes des sixties et les artistes tels qu’Eric Clapton ou encore Jimmy Hendrix. Et l’anime est adapté de son manga comptant déjà 20 volumes au japon. Réalisé par Kobayashi Osamu, qui travailla comme voice actor de Salvaltore dans Noir, mais aussi dans le rôle du Manager dans le film Dirty Pair. Il officia aussi en tant que réalisateur de Kimagure Orange Road TV pour le plus connu ainsi que de Scryed et pour l’année 2005 il officiera sur Paradise Kiss. Nous avons donc un mangaka fan de rock, et l’ancien réalisateur de Kimagure série qui elle aussi tournait autour de la musique en second plan d’un triangle amoureux complexe.
Et c’est tout ce qu’il faut pour faire vivre le manga a l’écran, ça et une bande son a toute épreuve. Tout d’abord me direz vous mais de quoi parle Beck ? Eh bien ainsi que le suggère ma longue introduction, cet anime parle de Rock, d’un groupe plus précisément, le susnommé Beck. Mais c’est surtout l’histoire de Yukio Tanaka, un jeune japonais courageux qui fait la rencontre de Ryuusuke Minami. Ce dernier revient des USA où il a fait la connaissance du leader d’un célèbre groupe de rock « Dying Bride ». A ce moment Ryuusuke vient de quitter son groupe et souhaite en créer un nouveau. La série raconte donc la création du groupe Beck, et les péripéties d’un groupe de rock anglo-saxon au japon pour s’affirmer et atteindre la gloire si possible. Le tout est bien évidemment saupoudré d’une idylle avec la jeune Maho. Beck c’est aussi un chien étrange qu’on dirait raccommoder de partout qui permettra la rencontre des deux jeunes gens et donnera son nom au groupe.



Follow me

Yukio évolue parmi des personnages hauts en couleurs tels que Saitou, gérant de magasin et fan de rock qui l’aidera a progresser et a développer son génie, ou encore Tanabe camarade de classe obsédé par les filles, Izumi belle amie d’enfance inaccessible dont Yukio est amoureux. . . Tous ces personnages entourant Yukio et lui permettant de progresser. Car Yukio a un talent, que vous découvrirez en regardant la série. Un talent qui lui ouvrira de nombreuses portes et bien des cœurs. Mais il doit aussi
composer avec de nombreuses embûches coutumières de la vie scolaire japonaise me semble t’il (du moins dans les anime). Bizutage, racket et tabassages en règles sont de mise. . . Malgré tout gageons qu’il saura triompher de tout cela pour atteindre sa destinée, cela dit c’est a vous d’aller découvrir cela dans l’excellent anime que l’on nous propose là. Mais Beck ne serait rien, et n’offrirait rien par rapport au manga sans son excellente bande son, offerte par de nombreux groupes de la scène rock japonaise tels que Typhoon 24, BEAT Crusaders, Husking Bee, 10-Feet. Des morceaux bien loin du rock japonais efféminé à mon goût et manquant profondément de punch pour se permettre de prétendre au titre de rock. . . Loin des ballades sucrées on a une galette bien étoffée, qui offre des drums et des beat a tout va. Certains morceaux semblent avoir été écrits uniquement pour la série, lui donnant ainsi une substance inégalable.

Moon on the Water

Beck est un anime qui m’a réellement transporté, le scénario nous emmène dans une aventure unique que vivent malgré tout de nombreux musiciens amateurs de nos jours et pas qu’au Japon. C’est des jeunes comme nous, ni plus ni moins timide ou gauches. Qui affrontent les problèmes quotidiens comme ils viennent. Chose qui m’a beaucoup plu dans la série, c’est un traitement des relations amoureuses moins potache que dans la plupart des séries japonaises, ici tout est traité de manière réaliste, les protagonistes ne
bégaient pas, ne fuient pas. On sort du clivage encore trop souvent utilisé de nos jours des Shoû-nen et des Shoû-jou avec leurs amourettes démesurément compliquées par des rebondissements aussi ridicules qu’idiots et surtout totalement anachroniques.
Beck est constitué de Chiba, chanteur rappeur, Taira, bassiste, Saku, batteur, Yukio Tanaka, guitariste soliste, et Ryuusuke Minami, guitariste et leader du groupe. Mais la route vers la gloire n’est pas une ligne droite et elle est parsemée d’embûches, mais aussi de concurrents, tels que Belle Ame, groupe de rock japonais commercial dont le manager nourri une haine profonde envers Beck. Mais aussi d’autres ennemis que vous apprendrez a connaître en temps opportuns. Et j’oubliais aussi, Beck, le chien étrange symbole de la série et du groupe.

Lost Melody

Sans faire de sociologie de bas étage je dirais que Beck traduit d’une é volution dans la culture japonaise, ou tout au moins de l’une de ses facettes cachées. Celle d’une génération underground, qui a l’image des générations fans de rocks des années 60-70’s prend goût a une musique non formatée, qui sort des sentiers battus et se décide a prendre en main sa vie. Une génération bien éloignée des clubs de kendô et des otakus. Où les jeunes femmes ne s’écrient pas « Kawaii » a chaque phrase. Des gens normaux en bref. . .
Histoire de démystifier un peu le japon, qui, même s’il reste un pays profondément différent de nos contrées occidentales, et reste attaché à son rock sucré et commercial, n’en as pas moins engendré une génération plus ouverte sur le monde extérieur et sa culture. En tant qu’amateur de rock, et ayant moi-même fréquenté a une époque (sans en faire partie bien évidemment, mon tour de chant peut détruire le monde) un groupe de rock en gestation, j’ai beaucoup apprécié de retrouver cette ambiance particulière des répétitions, cette excitation qui accompagne chaque concert. Beck est très proche de cette réalité, a mon humble avis, c’est même la meilleure histoire jamais écrite a ce
sujet. Jamais le sujet n’avait été traité si justement. Les personnages ne sont pas des caricatures. On est loin du Visual et de ses débordements colorés et faussement punks. Beck traite d’une vraie aventure musicale, qui vous permet de partager la vie de personnes que vous rencontrerez probablement un jour pour certains et que vous verrez monter vers les étoiles ou disparaître dans l’inconnu. Mais quoiqu’il en soit soyez toujours heureux d’avoir pu partager ces moments avec eux, et si vous ne l’avez pas fait, il vous restera Beck pour vivre cela.

Face

Techniquement parlant, l’anime se défend bien, mais l’on notera quelques faiblesse du coté de l’animation et du dessin qui parfois peuvent gêner mais l’histoire est si passionnante qu’on passe sur ces détails. Le scénario est léché et très bien ménagé malgré une histoire qui peut paraître un peu téléphoné parfois. La bande son, vous transporte littéralement, si tant est que vous aimiez le rock anglo-saxon. Ce qui m’aura le plus déstabilisé cela dit c’est l’anglais prononcé a la japonaise qui est très mâchouillé et devient incompréhensible pour ceux qui s’essaieront a l’exercice. En bref Beck c’est l’une des meilleurs séries de l’année 2004, une véritable tornade pour vos oreilles mais aussi pour vos yeux. Un événement rock’n roll comme il en existe peu dans l’animation
japonaise (et même dans les médias en général). Je le conseille donc a tout ceux qui comme moi aime le rock et la bonne musique, les autres passez votre chemin et rabattez vous sur Doraemon et le Visual. Shig en direct de Cognac Jay a vous les studios !!


Shiguré Takaiwa