Spice of Life
Beck c’est tout d’abord
un manga écrit par Sakuishi Harold,
mangaka
passionné par le rock indépendant
Anglo-saxon et notamment par les groupes
des sixties et les artistes tels qu’Eric
Clapton ou encore Jimmy Hendrix. Et
l’anime est adapté de son
manga comptant déjà 20
volumes au japon. Réalisé par
Kobayashi Osamu, qui travailla comme
voice actor de Salvaltore dans Noir,
mais aussi dans le rôle du Manager
dans le film Dirty Pair. Il officia aussi
en tant
que réalisateur de Kimagure Orange
Road TV pour le plus connu ainsi que
de
Scryed et pour l’année 2005
il officiera sur Paradise Kiss. Nous
avons donc un
mangaka fan de rock, et l’ancien
réalisateur de Kimagure série
qui elle aussi
tournait autour de la musique en second
plan d’un triangle amoureux complexe.
Et c’est tout ce qu’il faut
pour faire vivre le manga a l’écran, ça
et une bande
son a toute épreuve.
Tout d’abord me direz vous mais de quoi parle Beck ? Eh bien ainsi que
le suggère ma longue introduction, cet anime parle de Rock, d’un
groupe plus
précisément, le susnommé Beck. Mais c’est surtout
l’histoire de Yukio Tanaka,
un jeune japonais courageux qui fait la rencontre de Ryuusuke Minami. Ce
dernier revient des USA où il a fait la connaissance du leader d’un
célèbre
groupe de rock « Dying Bride ». A ce moment Ryuusuke vient de quitter
son
groupe et souhaite en créer un nouveau. La série raconte donc
la création du
groupe Beck, et les péripéties d’un groupe de rock anglo-saxon
au japon pour
s’affirmer et atteindre la gloire si possible. Le tout est bien évidemment
saupoudré d’une idylle avec la jeune Maho. Beck c’est aussi
un chien étrange
qu’on dirait raccommoder de partout qui permettra la rencontre des deux
jeunes
gens et donnera son nom au groupe.
Follow me
Yukio évolue parmi des personnages
hauts en couleurs tels que Saitou,
gérant de magasin et fan de rock
qui l’aidera a progresser et a
développer son
génie, ou encore Tanabe camarade
de classe obsédé par les
filles, Izumi belle
amie d’enfance inaccessible dont
Yukio est amoureux. . . Tous ces
personnages entourant Yukio et lui permettant
de progresser.
Car Yukio a un talent, que vous découvrirez en regardant la série.
Un
talent qui lui ouvrira de nombreuses portes et bien des cœurs. Mais il
doit aussi
composer avec de nombreuses embûches coutumières de la vie scolaire
japonaise me semble t’il (du moins dans les anime). Bizutage, racket
et
tabassages en règles sont de mise. . . Malgré tout gageons qu’il
saura
triompher de tout cela pour atteindre sa destinée, cela dit c’est
a vous d’aller
découvrir cela dans l’excellent anime que l’on nous propose
là.
Mais Beck ne serait rien, et n’offrirait rien par rapport au manga sans
son
excellente bande son, offerte par de nombreux groupes de la scène rock
japonaise tels que Typhoon 24, BEAT Crusaders, Husking Bee, 10-Feet. Des
morceaux bien loin du rock japonais efféminé à mon goût
et manquant
profondément de punch pour se permettre de prétendre au titre
de rock. . . Loin
des ballades sucrées on a une galette bien étoffée, qui
offre des drums et des
beat a tout va. Certains morceaux semblent avoir été écrits
uniquement pour la
série, lui donnant ainsi une substance inégalable.
Moon on the Water
Beck est un anime qui m’a réellement
transporté, le scénario
nous
emmène dans une aventure unique
que vivent malgré tout de nombreux
musiciens amateurs de nos jours et pas
qu’au Japon. C’est des jeunes
comme
nous, ni plus ni moins timide ou gauches.
Qui affrontent les problèmes
quotidiens comme ils viennent. Chose
qui m’a beaucoup plu dans la série,
c’est
un traitement des relations amoureuses
moins potache que dans la plupart des
séries japonaises, ici tout est
traité de manière réaliste,
les protagonistes ne
bégaient pas, ne fuient pas. On
sort du clivage encore trop souvent utilisé de
nos jours des Shoû-nen et des Shoû-jou
avec leurs amourettes démesurément
compliquées par des rebondissements
aussi ridicules qu’idiots et surtout
totalement anachroniques.
Beck est constitué de Chiba, chanteur rappeur, Taira, bassiste, Saku,
batteur, Yukio Tanaka, guitariste soliste, et Ryuusuke Minami, guitariste et
leader
du groupe. Mais la route vers la gloire n’est pas une ligne droite et
elle est
parsemée d’embûches, mais aussi de concurrents, tels que
Belle Ame, groupe
de rock japonais commercial dont le manager nourri une haine profonde envers
Beck. Mais aussi d’autres ennemis que vous apprendrez a connaître
en temps
opportuns. Et j’oubliais aussi, Beck, le chien étrange symbole
de la série et du
groupe.
Lost Melody
Sans faire de sociologie de bas étage
je dirais que Beck traduit d’une é
volution dans la culture japonaise, ou
tout au moins de l’une de ses facettes
cachées. Celle d’une génération
underground, qui a l’image des
générations
fans de rocks des années 60-70’s
prend goût a une musique non formatée,
qui
sort des sentiers battus et se décide
a prendre en main sa vie. Une génération
bien éloignée des clubs
de kendô et des otakus. Où les
jeunes femmes ne
s’écrient pas « Kawaii » a
chaque phrase. Des gens normaux en bref.
. .
Histoire de démystifier un peu
le japon, qui, même s’il
reste un pays
profondément différent
de nos contrées occidentales,
et reste attaché à son
rock sucré et commercial, n’en
as pas moins engendré une génération
plus
ouverte sur le monde extérieur
et sa culture. En tant qu’amateur
de rock, et
ayant moi-même fréquenté a
une époque (sans en faire partie
bien évidemment,
mon tour de chant peut détruire
le monde) un groupe de rock en gestation,
j’ai
beaucoup apprécié de retrouver
cette ambiance particulière des
répétitions,
cette excitation qui accompagne chaque
concert. Beck est très proche
de cette
réalité, a mon humble avis,
c’est même la meilleure histoire
jamais écrite a ce
sujet. Jamais le sujet n’avait été traité si
justement. Les personnages ne sont
pas des caricatures. On est loin du Visual
et de ses débordements colorés
et
faussement punks. Beck traite d’une
vraie aventure musicale, qui vous permet
de partager la vie de personnes que vous
rencontrerez probablement un jour
pour certains et que vous verrez monter
vers les étoiles ou disparaître
dans
l’inconnu. Mais quoiqu’il
en soit soyez toujours heureux d’avoir
pu partager ces
moments avec eux, et si vous ne l’avez
pas fait, il vous restera Beck pour vivre
cela.
Face
Techniquement parlant, l’anime
se défend bien, mais l’on
notera quelques
faiblesse du coté de l’animation
et du dessin qui parfois peuvent gêner
mais
l’histoire est si passionnante
qu’on passe sur ces détails.
Le scénario est léché et très bien ménagé malgré une
histoire qui peut paraître un peu
téléphoné parfois. La bande son, vous transporte
littéralement, si tant est que
vous aimiez
le rock anglo-saxon. Ce qui m’aura
le plus déstabilisé cela
dit c’est l’anglais
prononcé a la japonaise qui est
très mâchouillé et
devient incompréhensible
pour ceux qui s’essaieront a l’exercice.
En bref Beck c’est l’une
des meilleurs
séries de l’année
2004, une véritable tornade pour
vos oreilles mais aussi pour
vos yeux. Un événement
rock’n roll comme il en existe
peu dans l’animation
japonaise (et même dans les médias
en général). Je le conseille
donc a tout
ceux qui comme moi aime le rock et la
bonne musique, les autres passez votre
chemin et rabattez vous sur Doraemon
et le Visual. Shig en direct de Cognac
Jay a vous les studios !!
Shiguré Takaiwa