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Titre : Le voyage de Chihiro
Sorti le :
Japon 20 juillet 2001
France 10 avril 2002
réalisé par Hayao Miyazaki
Musique par Joe Hisaishi
Produit par Toshio Suzuki
Duréé : 2 heures 05
Support : VHS et DVD

Le Voyage de Chihiro, le dernier film des studio Ghibli, après une sortie événement au cinéma, nous arrive en édition DVD. L’occasion d’établir une critique de cette merveille était tentante, et, c’est avec une grande joie que je m’y colle. C’est parti pour une analyse aux petits oignons.

Dernier dessin-animé en date produit par Hayao Miyazaki ( le génial réalisateur de Princesse Mononoke, Mon Voisin Totoro, Porco Rosso, etc… ), le voyage de Chihiro est le premier film d’animation japonaise à dépasser le million et demi d’entrées en France, un événement !! « Mais pourquoi a-t-il fait autant d’entrées, qu’est-ce qui le rend si génial ?? », me direz-vous, eh bien c’est ce que nous allons voir.

Ayant déjà réalisé un petit historique sur Ghibli ( voir la critique du tombeau des lucioles. ), je me permets de passer directement à la critique du film.

Commençons par l’histoire du long-métrage. Le film s’ouvre sur l’héroïne, Chihiro, petite fille de 10 ans, qui vient de déménager. Elle arrive dans sa nouvelle ville, près de son nouveau domicile, quand son père décide d’explorer un chemin à travers une forêt. Après un parcours tumultueux, la voiture arrive devant un bâtiment, dans lequel plonge un obscur tunnel . Les parents de Chihiro décident d’explorer l’endroit, et malgré la réticence de leur fille, qui accepte de les suivre, par peur de rester seule. Peu après, ils arrivent dans parc d’attraction abandonné, du moins en apparence. Attirés par une odeur alléchante, les parents de notre héroïne arrive un restaurant vide, mais dont l’étalage est garni de mets succulents ils décident de ‘s’installer et se mettent à manger. Malgré ses appels répétés, Chihiro n’arrive pas à détourner leur attention de la nourriture et se décide à explorer les alentours. Elle découvre alors un jeune garçon qui lui dit de s’enfuir avant que le soleil ne se couche. Elle ne se le fait pas dire deux fois, et se précipite vers ses parents. Mais elle constate avec effroi que ses derniers se sont changés en porcs. La nuit tombe, le parc s’éveille, et les esprits sortent de leurs tanières. Terrifiée, elle s’enfuit en hurlant, et rencontre de nouveau le jeune garçon qui lui révèle son nom, Hakku, et qui décide de la protéger… Commence alors une quête, un voyage aux pays des esprits pour Chihiro afin de sauver ses parents. Voilà, je ne vous en dirai pas plus en ce qui concerne le scénario, mais sachez qu’il est prenant, que les personnages sont extrêmement travaillés et que, comme d’habitude avec Miyazaki, les messages fusent : le sens de l’amitié, la tolérance, sens de la vie et de la mort ( le passage du train, à mon avis, l’explicite à merveille) etc… Vraiment, le film vous transportera, et à la fin, vous croulerez sous une foule d’émotions diverses, et resterez scotché à votre siège.

Passons à l’aspect technique. Comme à son habitude, le studio Ghibli nous livre un travail d’orfèvre. Les nombreux décors, dessinés à la main, puis traités à l’ordinateur, ont un rendu superbe, net avec foule de détails ( fissures de la pierre, brins d’herbes, dégradés de peinture sur les bâtiments, etc… ), le tout superbement coloré. On se croirait presque dans des décors réels ! On note aussi l’apparition de décor entièrement conçu à l’ordinateur ( comme le passage des haies de fleurs ), parfaitement intégrés au reste. L’animation des personnages est transcendée : ils bougent avec un naturel déconcertant, ont des attitudes d’une humanité sidérante et leurs visages expriment toute une gamme d’émotion variées : joie, tristesse, mélancolie, etc… Toutes ces petites choses font que l’ont oubli que l’on est devant un personnage dessiné, et l’on croit voir une personne vivante !!! Chihiro, évolution technique ??? Oui, sans aucun doute.

Le son n’est pas en reste. La musique est, comme d’habitude avec les films du studio, symphonique. On croyait que Joe Hisaishi avait tout donné en réalisant l’incroyable bande-son de Princesse Mononoke, et bien non, il réussit à aller encore plus loin et réalise un excellent travail. Les mélodies sont variées : tantôt joyeuses, tantôt mélancolique, parfois épique, parfois calme. Cette musique permet de mieux faire ressortir l’ambiance du film, avec l’utilisation d’instruments traditionnels japonais ( n’oublions pas que le film à pour cadre le Japon ). Je retiens tout particulièrement la piste 21 ( Rêvons toujours les mêmes rêves aimés : la chanson du générique de fin, formidablement interprétée par Youmi Kimura ), la piste 19 ( De nouveau : sublime, et parfaitement représentative de ce que le mot « émotion » signifie ) et la 8 ( la punaise de la chaudière, pour son côté joyeux et entraînant ). Je vous conseille fortement à vous procurer l’O.S.T, surtout qu’elle est disponible en France, et qu’elle est strictement identique à son homologue japonaise !! Les bruitages, quant à eux, sont de très bonne qualités. En ce qui concerne la version française, cette dernière s’avère de très bonne facture : les personnages ont une voix qui collent assez bien à leur caractère et à leur apparence, même si la version japonaise reste, à mon humble avis, de meilleur qualité : plus de vie dans les personnages, plus d’émotions dans la voix… Si vous avez la chance de posséder un système sonore type 5.1, vous entrerez d’autant plus facilement dans le film, qui gère à merveille ce support.

Voilà, me voici arrivé à la fin de ma critique. Je ne me suis toujours pas remis du film, vu le niveau de qualité que Miyazaki a atteint. Je vous conseille, que dis-je, je vous exhorte à le voir, tellement Le Voyage de Chihiro est une légende sublime, un film « pour ceux qui ont 10 ans et ceux qui ont eu 10 ans », comme le dis si bien Miyazaki. Regardez-le, et laissez-vous envoûter par une histoire merveilleuse, que seul Ghibli peut imaginer.

Citan, sous le charme...