Enfance et violence
Aida Yu publia le manga de Gunslinger
Girl en 2002 et rapidement ce dernier
connu un succès d'estime au japon.
Sa transcription a l'écran ne souffre
d'aucune faiblesse, même si j'avoue
ne jamais avoir lu le manga. Morio Asaka
réalise ce petit bijou, anciennement
réalisateur de Chobits, Cardcaptor
Sakura (la série) et de Mermaid
Scar's. Il est aidé par Hisaishi
Abe au character Design, lui aussi ayant
travaillé au même poste sur
Chobits. Au scénario et a la musique
deux inconnus, Junki Takegami et Toshihiko
Sahashi.t une série toute neuve
qu'Izubuchi nous livre pour le plus grand
plaisir de nos mirettes.
Gunslinger Girl est l'histoire de six
jeunes filles recrutées au seuil
de la mort par une organisation gouvernementale
afin de devenir des guerrières.
Pour cela elles subissent de profondes
modifications tant physique que psychiques.
Les souvenirs les plus douloureux sont
effacés, des instructions précises
quand à leur obédience sont
inscrites profondément en elles.
Leur corps est en partie cybernétique,
leur donnant une force surhumaine, une
précision redoutable et une plus
grande endurance. Une fois modifiées,
ont leuradjoint un instructeur, qui deviendra
progressivement un gardien et un supérieur
hierarchique chargé d'évaluer
et de veiller au bon respect des procédures.
Ensemble, ce couple étrange, entre
enfant et homme d'âge mur, forment
une "Fratello". Ce procédé
donne a la série un ton proche
de Léon. Entre l'instructeur et
l'élève, les relations sont
tantôt houleuses, tantôt intimes.
Ce qu'il faut voir c'est le développement
qui est fait du paradoxe de ces jeunes
filles qui grandissent et deviennent des
femmes, le développement de leur
sexualité et leur maturité
grandissante face aux événements
auxquels elles sont confrontées
qui font d'elles des adultes prisonnières
de corps puérils et démesuréments
forts.
Mi femmes, mi machines
Assassinat, escortes rapprochées,
interventions musclées, sont le
quotidiens de ses jeunes femmes. En complément
d'une instruction militaire très
aux armes a feu, au combat au corps à
corps etc. La série est desservie
par une ambiance sombre, mélancolique.
Chacun des épisodes développe
l'histoire d'une 'Fratello'. L'histoire
principale tournant autour du couple Henrietta-Giuseppe.
On apprend au fil de la série à
connaître les différentes
jeunes filles ainsi que les tenants et
les aboutissants de cette guerre secrète
livrée entre le gouvernement et
une organisation criminelle mafieuse financée
par les industriels du Nord de l'Italie.
Mais les jeunes femmes doivent aussi faire
face à leurs propres démons,
leur corps les trahis, leur instrumentalisation,
le regard des autres, tout cela contribue
à un mal être qui est forcément
ressenti d'une certaine manière
et n'est pas sans échapper aux
psychiatres et aux médecins en
charge de leur évaluation et de
leur bien être. La série
bénéficie ainsi d'une ambiance
très sombre, mélancolique,
envoûtante qui plonge le spectateur
dans une forme d'apitoiement. On s'énamoure
rapidement de ces frêles jeunes
femmes, dont certaines ont tant souffert
et continuent de souffrir de l'égoïsme
des hommes. Devenues instruments de morts,
anges de destruction, elles sèment
la mort froidement sans retenue et ne
reconnaissent qu'une autorité celle
de leur gardiens. Entre machine et femmes,
leur froideur est sans égale et
leur efficacité redoutable.
Mélancolie
Gunslinger Girl est une série a
l'action lente. Les rares scènes
d'actions sont remarquablement réalisées,
mais elles sont justement trop rares.
L'histoire malgré tout n'est pas
désservie par cette lenteur, cela
permet de mieux ressentir la mélancolie
et la tension qui transparaissent dans
cet anime. Desservie par l'admirable bande
son de Toshihiko Sahashi et des Delgados,
elle bénéficie d'une ambiance
particulière qui n'a rien à
envier à un drame shakespearien
ou un drame cornélien. La politique
et les complots qui dictent les actes
de ces jeunes femmes semblent noyés
dans leurs larmes et leurs souffrance.
Chacune de ces jeunes femmes, pose une
question, un regard différent sur
leur nouvelle vie, leurs attributions
et leurs rapports avec leurs gardiens
et les hommes en général.
Poupées intangibles, au regard
dur et tendre, au sourire désarmant,
capables d'abattre un homme sans sourciller,
elles sont les jeunes femmes portes flingues
(Gunslinger Girl).
Cette réalisation aboutie bénéficie
donc en résumé, d'une ambiance
hors norme et dérangeante. Sans
être doté d'une réelle
trâme scénaristique se déroulant
au fil des épisode, elle est plutôt
formée d'un agrégat de flashback
et de missions différentes qui
rejoignent tel les fils d'un echeveau
une histoire plus forte que la somme de
ses parties. L'histoire singulière
de deux êtres, Henrietta et Giuseppe,
dont je ne dirais rien de plus afin de
ne pas vous gâcher l'histoire.
Quoiqu'il en soit, on ne peut que conseiller
la vision de cet anime, qui fut très
certainement l'un des plus remarquables
de l'année 2003, avec Last Exile.
Cette histoire mêlant habilement
Léon, Nikita et Noir. Semble nous
emporter toujours plus loin dans une fuite
en avant qui ne semble jamais prendre
fin. A noter qu'une seconde saison devrait
voir le jour dans peu de temps et qu'un
jeu vidéo sur ps2 est sorti au
japon.
Shiguré
Takaiwa