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Titre : Gunslinger Girl
Sorti en 2003
Réalisé par Morio Asaka
Musique par Toshihiko Sahashi
Auteur : Yutada Aida
Character Design : Hisashi Abe
Scénario par Junki Takegami
Duréé : 13épisodes de 25 min
Produit par Madhouse Studios
Support : DVD







 

 

 

Enfance et violence

Aida Yu publia le manga de Gunslinger Girl en 2002 et rapidement ce dernier connu un succès d'estime au japon. Sa transcription a l'écran ne souffre d'aucune faiblesse, même si j'avoue ne jamais avoir lu le manga. Morio Asaka réalise ce petit bijou, anciennement réalisateur de Chobits, Cardcaptor Sakura (la série) et de Mermaid Scar's. Il est aidé par Hisaishi Abe au character Design, lui aussi ayant travaillé au même poste sur Chobits. Au scénario et a la musique deux inconnus, Junki Takegami et Toshihiko Sahashi.t une série toute neuve qu'Izubuchi nous livre pour le plus grand plaisir de nos mirettes.

Gunslinger Girl est l'histoire de six jeunes filles recrutées au seuil de la mort par une organisation gouvernementale afin de devenir des guerrières. Pour cela elles subissent de profondes modifications tant physique que psychiques. Les souvenirs les plus douloureux sont effacés, des instructions précises quand à leur obédience sont inscrites profondément en elles. Leur corps est en partie cybernétique, leur donnant une force surhumaine, une précision redoutable et une plus grande endurance. Une fois modifiées, ont leuradjoint un instructeur, qui deviendra progressivement un gardien et un supérieur hierarchique chargé d'évaluer et de veiller au bon respect des procédures. Ensemble, ce couple étrange, entre enfant et homme d'âge mur, forment une "Fratello". Ce procédé donne a la série un ton proche de Léon. Entre l'instructeur et l'élève, les relations sont tantôt houleuses, tantôt intimes. Ce qu'il faut voir c'est le développement
qui est fait du paradoxe de ces jeunes filles qui grandissent et deviennent des femmes, le développement de leur sexualité et leur maturité grandissante face aux événements auxquels elles sont confrontées qui font d'elles des adultes prisonnières de corps puérils et démesuréments forts.

Mi femmes, mi machines

Assassinat, escortes rapprochées, interventions musclées, sont le quotidiens de ses jeunes femmes. En complément d'une instruction militaire très aux armes a feu, au combat au corps à corps etc. La série est desservie par une ambiance sombre, mélancolique. Chacun des épisodes développe l'histoire d'une 'Fratello'. L'histoire principale tournant autour du couple Henrietta-Giuseppe. On apprend au fil de la série à connaître les différentes jeunes filles ainsi que les tenants et les aboutissants de cette guerre secrète livrée entre le gouvernement et une organisation criminelle mafieuse financée par les industriels du Nord de l'Italie.

Mais les jeunes femmes doivent aussi faire face à leurs propres démons, leur corps les trahis, leur instrumentalisation, le regard des autres, tout cela contribue à un mal être qui est forcément ressenti d'une certaine manière et n'est pas sans échapper aux psychiatres et aux médecins en charge de leur évaluation et de leur bien être. La série bénéficie ainsi d'une ambiance très sombre, mélancolique, envoûtante qui plonge le spectateur dans une forme d'apitoiement. On s'énamoure rapidement de ces frêles jeunes femmes, dont certaines ont tant souffert et continuent de souffrir de l'égoïsme des hommes. Devenues instruments de morts, anges de destruction, elles sèment la mort froidement sans retenue et ne reconnaissent qu'une autorité celle de leur gardiens. Entre machine et femmes, leur froideur est sans égale et leur efficacité redoutable.


Mélancolie


Gunslinger Girl est une série a l'action lente. Les rares scènes d'actions sont remarquablement réalisées, mais elles sont justement trop rares. L'histoire malgré tout n'est pas désservie par cette lenteur, cela permet de mieux ressentir la mélancolie et la tension qui transparaissent dans cet anime. Desservie par l'admirable bande son de Toshihiko Sahashi et des Delgados, elle bénéficie d'une ambiance particulière qui n'a rien à envier à un drame shakespearien ou un drame cornélien. La politique et les complots qui dictent les actes de ces jeunes femmes semblent noyés dans leurs larmes et leurs souffrance. Chacune de ces jeunes femmes, pose une question, un regard différent sur leur nouvelle vie, leurs attributions et leurs rapports avec leurs gardiens et les hommes en général. Poupées intangibles, au regard dur et tendre, au sourire désarmant, capables d'abattre un homme sans sourciller, elles sont les jeunes femmes portes flingues (Gunslinger Girl).

Cette réalisation aboutie bénéficie donc en résumé, d'une ambiance hors norme et dérangeante. Sans être doté d'une réelle trâme scénaristique se déroulant au fil des épisode, elle est plutôt formée d'un agrégat de flashback et de missions différentes qui rejoignent tel les fils d'un echeveau une histoire plus forte que la somme de ses parties. L'histoire singulière de deux êtres, Henrietta et Giuseppe, dont je ne dirais rien de plus afin de ne pas vous gâcher l'histoire.

Quoiqu'il en soit, on ne peut que conseiller la vision de cet anime, qui fut très certainement l'un des plus remarquables de l'année 2003, avec Last Exile. Cette histoire mêlant habilement Léon, Nikita et Noir. Semble nous emporter toujours plus loin dans une fuite en avant qui ne semble jamais prendre fin. A noter qu'une seconde saison devrait voir le jour dans peu de temps et qu'un jeu vidéo sur ps2 est sorti au japon.



Shiguré Takaiwa