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Titre : Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho -The place promised in our early days-

Sorti en novembre 2004

Réalisé par Makoto Shinkai
Scénario par Makoto Shinkai
Musique de Tenmon
Série : 1 Film







 


Il m'est impossible de parler de Kumo no Mukou sans parler de son créateur, Makoto Shinkai, que je considère vraiment comme un grand homme. Je l’avais découvert grâce à Hoshi no Koe, qui est pour moi une petite perle, la preuve qu'on peut faire de belles choses avec peu de moyens (dans ce cas là, vraiment très très peu étant donné qu'il avait tout fait chez lui avec son mac). De belles choses graphiquement, même si cela peut paraître "pauvre" pour certains (dont je ne fais pas partie, mais des mauvaises langues me l'ont déjà dit), si on prend en compte qu'il a fait ça tout seul (tout, absolument tout tout seul, excepté la musique qu'un de ses amis, Tenmon, a faite, et le doublage qu'il a fait avec sa femme, même s'il y a eu par la suite un doublage pro pour le dvd), c'est vraiment magnifique, très fort, un travail vraiment énorme. De belles choses au niveau du scénario, ou comment à partir d'une petite histoire pourtant simple et sans prétention, comment toucher le coeur du spectateur, l'émouvoir. J'étais immédiatement tombé sous le charme et je m'étais empressé d'acheter le dvd. Mais vous vous posez peut-être la question, si vous ne l’avez pas encore vu, "Qu’est-ce qu’Hoshi no Koe ?"
Hoshi no Koe, ou Voices of a Distant Star, est tout simplement un bijou datant de 2002, une oav de 25 minutes environ créée par un homme seul, qui nous raconte une touchante histoire d’amour à travers le temps et l’espace : En 2046, la Terre se bat contre une race d’extraterrestre nommée les Tarsians. Mikako, une jeune fille, a été sélectionnée pour combattre ces tarsians, et se retrouve donc séparée de son ami Noboru, avec lequel elle communique en lui envoyant des mails grâce à son portable.
Je n’en dirais pas plus car le sujet de cette critique n’est pas Hoshi no Koe, mais il m’était impossible de ne pas vous en toucher un mot avant de commencer à parler de Kumo no Mukou.
Je vous invite donc très fortement à voir cette prouesse technique.
Passons maintenant à Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho -The place promised in our early days-, ou Beyond the Clouds, The Promised Place de son titre US.
Vers décembre 2002, Makoto Shinkai présente son projet comme étant "un conte avec une beauté endormie à sauver" et le premier trailer sort, dans lequel on peut apercevoir les prémices de l’anime final : Une fille, deux garçons, une promesse, dans un Japon divisé après la 2nde guerre mondiale. Cette fois ci, Makoto Shinkai n’est plus seul, il sera principalement accompagné de 3 autres hommes. Le temps passe, d’autres trailers donnant encore plus envie de voir le projet fini sortent, et la sortie est plusieurs fois repoussée. D’une OAV, le projet prend de l’ampleur et devient un film de 90 minutes qui sortira enfin le 20 novembre 2004 au cinéma, puis le 17 février 2005 en DVD, permettant aux fans de pouvoir enfin goûter au chef d’œuvre tant attendu. Oui, chef d’œuvre, car encore une fois Makoto Shinkai a su émerveiller et toucher le cœur des spectateurs avec Kumo no Mukou.
Sans plus attendre, laissez moi vous présenter les différentes facettes de ce nouveau joyau que l’orfèvre Makoto Shinkai nous a façonné.

L’histoire ce situe dans un Japon alternatif. Après la 2nde guerre mondiale, le pays a été divisé en 2 parties, Hokkaido se retrouve sous la coupe de "l’Union" et désormais appelée Ezo, tandis que le reste du Japon est sous influence américaine. L’Union a fait construire à la frontière d’Ezo une gigantesque tour pointant dans les nuages, et au sud, les autorités aimeraient bien savoir à quoi sert cette mystérieuse tour.
Nous sommes en 1996. Les tensions entre les 2 zones se font bien ressentir.
A Aomori, tout prêt de la frontière entre Ezo et le Japon du Sud, Hiroki Fujisawa et Takuya Shirakawa, 2 jeunes lycéens rêvent d’aller un jour la voir de plus près, et pour ce faire construisent dans leur coin, en faisant de la récupération, un avion dont ils financent les pièces supplémentaires en travaillant à une fabrique militaire durant leur temps libre et leurs vacances. Les 2 jeunes garçons font connaissance avec une de leur camarade de classe, Sayuri Sawatari, et bientôt une forte amitié commence à lier les 3 adolescents. Un jour, ils se font la promesse d’y aller tout les trois ensemble, quand la construction du Velaciela (c’est ainsi qu’ils ont baptisé leur avion) sera terminée.
Quelques années sont passées, et les choses ont bien changé. Sayuri a disparu soudainement, et les 2 jeunes hommes ont en quelque sorte perdu une partie de leurs motivations, et de ce fait abandonné leur projet. Hiroki est parti dans une université à Tokyo, alors que Takuya travaille pour les militaires, sur une étude de la tour et plus précisément des phénomènes qu’elle induit (Les relations entre Ezo et le sud du Japon sont de plus en plus tendues). Takuya est devenu un jeune homme un peu solitaire, qui se donne à fond dans son travail.
Quand à Hiroki, ce dernier traverse des jours sans saveur depuis qu’il s’est éloigné de ce qui lui rappelait sa jeunesse. Ses nuits sont hantées par des rêves dans lesquels il recherche désespérément Sayuri, sans succès. Des événements vont faire que leurs mornes vies vont peu à peu changer, et la suite, je ne vous la dirais pas, vous la verrez bien par vous-même :]
Comme vous pouvez le constater, un scénario simple basé sur des thèmes tels que l’amitié, l’amour, les promesses de jeunesse, les conflits, mais un scénario très fort émotionnellement parlant. On suit sans peine la vie des trois personnages principaux (l’anime étant d’ailleurs beaucoup composé de tranches de vie), on apprend à mieux les découvrir, mieux les connaître, à se sentir près d’eux, leur promesse devient un peu aussi la notre et on partage leur peine lorsque leur projet se retrouve abandonné. Malgré le climat de tension, on ne s’attarde pas trop sur la situation "extérieure" et on "vit" l’anime avec eux, on partage avec ces 3 adolescents leurs tranches de jeunesse et donc on va tout de suite à l’essentiel. Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple et le faire très bien ? :]

En parlant de "simple et très bien", parlons à présent de l’anime en lui-même, techniquement parlant, qui a été réalisé avec moins de moyen qu’une "grosse production", mais qui n’en est pas moins joli. Un mot : la réalisation est irréprochable (bon ok ça en fait 4, mais je pensais à irréprochable :p). J’ai beau chercher, je ne trouve rien à dire de négatif : Les décors sont magnifiques, sublimement détaillés et on sent vraiment une volonté de perfection de la part des personnes les ayant fait, les effets de lumière sont impeccables et très bien utilisés, la synthèse est vraiment très soignée, les scènes dans le ciel sont tout simplement superbes, le choix des couleurs terrible et les personnages bien plus attrayant que dans Hoshi no Koe. On retrouve des plans que semble bien aimer Makoto Shinkai car récurrents dans la plupart de ses créations, comme par exemple les trains, les splendides ciels nuageux comme il sait si bien les faire, ... Non, franchement, rien à redire, la réalisation de Kumo no Muko est excellente, tout simplement.

Coté musiques, elles ont été à nouveau confiées à Tenmon, qui a composé de très jolis morceaux, à l’image de l’anime : simples, mais beaux. Les musiques, très agréables, accompagnent très bien l’anime et vous prennent bien au cœur (et aux canaux lacrymaux >_>) quand il le faut dans les scènes fortes en émotions. Tout comme Hoshi no Koe, Tenmon et sa musique complètent à merveille le travail de Makoto Shinkai. Ah, une dernière chose, écoutez le générique de fin, Kimi no Koe, jusqu’à la fin, il est très joli :]

Bref, vous l’avez compris, Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho valait largement la peine d’être attendu si longtemps, et personnellement je ne regrette pas une seule seconde. Makoto Shinkai nous offre à nouveau avec sa dernière création un véritable petit bijou qui ravira tout ceux qui avaient déjà aimé HnK : Un scénario, bien que plus construit que celui de HnK, simple mais beau et touchant, empreint d’une certaine mélancolie qui n’est pas sans me déplaire, des personnages attachants, une réalisation sans faille qui vous régale les yeux du début jusqu'à la fin, de très jolies musiques pour accompagner le tout, vraiment toutes les conditions sont réunies pour vous faire passer un excellent moment. N’hésitez pas une seule seconde, regardez le ! :D


Tiñba