Il m'est impossible de parler de Kumo
no Mukou sans parler de son créateur,
Makoto Shinkai, que je considère
vraiment comme un grand homme.
Je l’avais découvert grâce à Hoshi
no Koe, qui est pour moi une petite perle,
la preuve qu'on peut faire de belles
choses avec peu de moyens (dans ce cas
là, vraiment très très
peu étant donné qu'il avait
tout fait chez lui avec son mac).
De belles choses graphiquement, même
si cela peut paraître "pauvre" pour
certains (dont je ne fais pas partie,
mais des mauvaises langues me l'ont déjà dit),
si on prend en compte qu'il a fait ça
tout seul (tout, absolument tout tout
seul, excepté la musique qu'un
de ses amis, Tenmon, a faite, et le doublage
qu'il a fait avec sa femme, même
s'il y a eu par la suite un doublage
pro pour le dvd), c'est vraiment magnifique,
très fort, un travail vraiment énorme.
De belles choses au niveau du scénario,
ou comment à partir d'une petite
histoire pourtant simple et sans prétention,
comment toucher le coeur du spectateur,
l'émouvoir.
J'étais immédiatement tombé sous
le charme et je m'étais empressé d'acheter
le dvd.
Mais vous vous posez peut-être
la question, si vous ne l’avez
pas encore vu, "Qu’est-ce
qu’Hoshi no Koe ?"
Hoshi no Koe, ou Voices of a Distant
Star, est tout simplement un bijou datant
de 2002, une oav de 25 minutes environ
créée par un homme seul,
qui nous raconte une touchante histoire
d’amour à travers le temps
et l’espace : En 2046, la Terre
se bat contre une race d’extraterrestre
nommée les Tarsians. Mikako, une
jeune fille, a été sélectionnée
pour combattre ces tarsians, et se retrouve
donc séparée de son ami
Noboru, avec lequel elle communique en
lui envoyant des mails grâce à son
portable.
Je n’en dirais pas plus car le
sujet de cette critique n’est pas
Hoshi no Koe, mais il m’était
impossible de ne pas vous en toucher
un mot avant de commencer à parler
de Kumo no Mukou.
Je vous invite donc très fortement à voir
cette prouesse technique.
Passons maintenant à Kumo no Mukou,
Yakusoku no Basho -The place promised
in our early days-, ou Beyond the Clouds,
The Promised Place de son titre US.
Vers décembre 2002, Makoto Shinkai
présente son projet comme étant "un
conte avec une beauté endormie à sauver" et
le premier trailer sort, dans lequel
on peut apercevoir les prémices
de l’anime final : Une fille, deux
garçons, une promesse, dans un
Japon divisé après la 2nde
guerre mondiale. Cette fois ci, Makoto
Shinkai n’est plus seul, il sera
principalement accompagné de 3
autres hommes. Le temps passe, d’autres
trailers donnant encore plus envie de
voir le projet fini sortent, et la sortie
est plusieurs fois repoussée.
D’une OAV, le projet prend de l’ampleur
et devient un film de 90 minutes qui
sortira enfin le 20 novembre 2004 au
cinéma, puis le 17 février
2005 en DVD, permettant aux fans de pouvoir
enfin goûter au chef d’œuvre
tant attendu. Oui, chef d’œuvre,
car encore une fois Makoto Shinkai a
su émerveiller et toucher le cœur
des spectateurs avec Kumo no Mukou.
Sans plus attendre, laissez moi vous
présenter les différentes
facettes de ce nouveau joyau que l’orfèvre
Makoto Shinkai nous a façonné.
L’histoire ce situe dans un Japon
alternatif. Après la 2nde guerre
mondiale, le pays a été divisé en
2 parties, Hokkaido se retrouve sous
la coupe de "l’Union" et
désormais appelée Ezo,
tandis que le reste du Japon est sous
influence américaine. L’Union
a fait construire à la frontière
d’Ezo une gigantesque tour pointant
dans les nuages, et au sud, les autorités
aimeraient bien savoir à quoi
sert cette mystérieuse tour.
Nous sommes en 1996. Les tensions entre
les 2 zones se font bien ressentir.
A Aomori, tout prêt de la frontière
entre Ezo et le Japon du Sud, Hiroki
Fujisawa et Takuya Shirakawa, 2 jeunes
lycéens rêvent d’aller
un jour la voir de plus près,
et pour ce faire construisent dans leur
coin, en faisant de la récupération,
un avion dont ils financent les pièces
supplémentaires en travaillant à une
fabrique militaire durant leur temps
libre et leurs vacances.
Les 2 jeunes garçons font connaissance
avec une de leur camarade de classe,
Sayuri Sawatari, et bientôt une
forte amitié commence à lier
les 3 adolescents.
Un jour, ils se font la promesse d’y
aller tout les trois ensemble, quand
la construction du Velaciela (c’est
ainsi qu’ils ont baptisé leur
avion) sera terminée.
Quelques années sont passées,
et les choses ont bien changé.
Sayuri a disparu soudainement, et les
2 jeunes hommes ont en quelque sorte
perdu une partie de leurs motivations,
et de ce fait abandonné leur projet.
Hiroki est parti dans une université à Tokyo,
alors que Takuya travaille pour les militaires,
sur une étude de la tour et plus
précisément des phénomènes
qu’elle induit (Les relations entre
Ezo et le sud du Japon sont de plus en
plus tendues).
Takuya est devenu un jeune homme un peu
solitaire, qui se donne à fond
dans son travail.
Quand à Hiroki, ce dernier traverse
des jours sans saveur depuis qu’il
s’est éloigné de
ce qui lui rappelait sa jeunesse. Ses
nuits sont hantées par des rêves
dans lesquels il recherche désespérément
Sayuri, sans succès.
Des événements vont faire
que leurs mornes vies vont peu à peu
changer, et la suite, je ne vous la dirais
pas, vous la verrez bien par vous-même
:]
Comme vous pouvez le constater, un scénario
simple basé sur des thèmes
tels que l’amitié, l’amour,
les promesses de jeunesse, les conflits,
mais un scénario très fort émotionnellement
parlant. On suit sans peine la vie des
trois personnages principaux (l’anime étant
d’ailleurs beaucoup composé de
tranches de vie), on apprend à mieux
les découvrir, mieux les connaître, à se
sentir près d’eux, leur
promesse devient un peu aussi la notre
et on partage leur peine lorsque leur
projet se retrouve abandonné.
Malgré le climat de tension, on
ne s’attarde pas trop sur la situation "extérieure" et
on "vit" l’anime avec
eux, on partage avec ces 3 adolescents
leurs tranches de jeunesse et donc on
va tout de suite à l’essentiel.
Pourquoi faire compliqué, quand
on peut faire simple et le faire très
bien ? :]
En parlant de "simple et très
bien", parlons à présent
de l’anime en lui-même, techniquement
parlant, qui a été réalisé avec
moins de moyen qu’une "grosse
production", mais qui n’en
est pas moins joli.
Un mot : la réalisation est irréprochable
(bon ok ça en fait 4, mais je
pensais à irréprochable
:p). J’ai beau chercher, je ne
trouve rien à dire de négatif
: Les décors sont magnifiques,
sublimement détaillés et
on sent vraiment une volonté de
perfection de la part des personnes les
ayant fait, les effets de lumière
sont impeccables et très bien
utilisés, la synthèse est
vraiment très soignée,
les scènes dans le ciel sont tout
simplement superbes, le choix des couleurs
terrible et les personnages bien plus
attrayant que dans Hoshi no Koe.
On retrouve des plans que semble bien
aimer Makoto Shinkai car récurrents
dans la plupart de ses créations,
comme par exemple les trains, les splendides
ciels nuageux comme il sait si bien les
faire, ...
Non, franchement, rien à redire,
la réalisation de Kumo no Muko
est excellente, tout simplement.
Coté musiques, elles ont été à nouveau
confiées à Tenmon, qui
a composé de très jolis
morceaux, à l’image de l’anime
: simples, mais beaux. Les musiques,
très agréables, accompagnent
très bien l’anime et vous
prennent bien au cœur (et aux canaux
lacrymaux >_>) quand il le faut
dans les scènes fortes en émotions.
Tout comme Hoshi no Koe, Tenmon et sa
musique complètent à merveille
le travail de Makoto Shinkai. Ah, une
dernière chose, écoutez
le générique de fin, Kimi
no Koe, jusqu’à la fin,
il est très joli :]
Bref, vous l’avez compris, Kumo
no Mukou, Yakusoku no Basho valait largement
la peine d’être attendu si
longtemps, et personnellement je ne regrette
pas une seule seconde. Makoto Shinkai
nous offre à nouveau avec sa dernière
création un véritable petit
bijou qui ravira tout ceux qui avaient
déjà aimé HnK :
Un scénario, bien que plus construit
que celui de HnK, simple mais beau et
touchant, empreint d’une certaine
mélancolie qui n’est pas
sans me déplaire, des personnages
attachants, une réalisation sans
faille qui vous régale les yeux
du début jusqu'à la fin,
de très jolies musiques pour accompagner
le tout, vraiment toutes les conditions
sont réunies pour vous faire passer
un excellent moment. N’hésitez
pas une seule seconde, regardez le !
:D
Tiñba