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Titre : Naru Taru (Shadow Star)

Sorti le : 2003 au Japon

Réalisé par Iino Toshiaki
Scénario de Konaka Chiaki Tiré d’un manga de Kitou Mohiro
Charadesign de Hashimoto Keiji & Ota Masahiko
Musique de The Neutral (Opening uniquement)
Studio : Kid Station
Série : 13 épisodes
Nombre de tomes : 25

Quelques Images

 

NARU TARU.... La sombre étoile...

La sombre histoire de Naru Taru commence avec un générique tout d’abord et comme toute série qui se respecte on voit dans le générique des extraits de l’anime montés dans le désordre… Mais Naru Taru possède un générique à part, il va a contre courant de la série elle-même…. Il est joyeux, les personnages sont limite en Super Deformed… La musique est guillerette mais les paroles… elles, donnent le ton… C’est toute la mesure d’un générique qui se veut choquant comme l’est l’ensemble de la série. Car malgré toutes les impressions que vous donnerons la vision du premier épisode, du générique de début ou de fin… Naru Taru n’a rien d’un anime destiné aux enfants et ce n’est pas parce que ce sont eux les héros que l’on doit penser que l’histoire sera joyeuse…
Naru Taru c’est l’histoire de Tamai Shiina, une jeune fille de 10 ans… entourée de ses amis, de son père pilote de chasse, elle vit à Tôkyô… Puis un beau jour, alors qu’elle est en vacance.. Son père l’envoie chez ses grands parents loin de la capitale, au bord de l’eau.. Dans un village qui fait face à un immense Tôri… Shiina Tamai avec ses amis font alors une simple course d’endurance à la nage, a la suite de quoi, par défi la jeune fille décide de pousser plus avant et d’atteindre l’immense Tôri… Après de difficiles effort, elle atteint enfin le lieu sacré malgré de forts courants contraires, épuisé mais malgré tout décidée elle décide de plonger et là… fait l’étrange rencontre d’une créature en forme d’étoile de mer avec un visage Kawai… Il s’agit de celui qu’elle nommera Hoshimaru… Et les prémices d’une histoire qui n’a rien à voir avec Pokémon… Croyez moi…

Ain Soph… L’autre nom de dieu…

Naru Taru est, avant d’être un anime, un manga qui fut édité dans nos contrées par Glénat… Mais dont la parution fut interrompue… Tout bonnement parce que la firme qui avait pourtant édité Gunnm (qui fleure bon le gore quand même) et Akira… a trouvé que Naru Taru était trop violent et surtout extrêmement malsain vers la fin…
En effet il est convenu de remarquer que l’anime retranscrit a merveille cette ambiance sombre et oppressante. Vous ne verrez plus jamais un shôjô du même œil… Je dis Shôjô parce que l’essentiel de l’histoire tourne autour d’héroïne, un point de vue purement féminin et les hommes n’ont que peu d’influence… Mais pourtant Naru Taru montre toutes les caractéristiques du Shônen… Combats, persévérance, destructions massive, violence et surtout cette ambiance malsaine.. Le réalisateur Toshiaki Iino qui a travaillé comme directeur de l’animation sur Slayers Try nous restitue ici une ambiance des plus noire… Et pourtant… Rien ne semblait présager le désastre.
La série débute sur un ton léger, même si la musique est là pour nous faire sentir l’impossible. Tamai Shiina plonge lentement, très lentement dans le monde réel tel qu’aucun être humain (dans Naru Taru) ne semble l’avoir jamais vu. Un monde qui en fait est dirigé par d’étranges créatures telle Hoshimaru. Qui une fois qu’elles atteignent l’age adulte restent tapies dans l’ombre avec leur gardien humain transfiguré. Ce sont les Dragons. Reprenant ainsi l’un des grands motos de la religion Shintô japonaise, le dragon gardien de la planète, de la nature et grand adversaire de l’homme, qui est le corrupteur naturel de la nature des choses, Kitou Mohiro nous livre là une grande fresque mystérieuse dont il ne donne les clés qu’avec frugalité.
Le scénario de Naru Taru pour reprendre sur ce point, est quelque peu décousu et vous semblera inachevé, c’est tout simplement, je pense parce que le scénariste a tenté de résumer le manga dans les 13 épisodes de l’anime. Tache ô combien difficile et à laquelle se confrontent tout les scénaristes qui adaptent un roman pour un long métrage. Ainsi donc Konaka Chiaki, que je reconnais comme étant un grands scénaristes du fait de ses anciens travaux sur Serial Experiment Lain notamment et Hellsing… Etrange comme tout le staff de Naru Taru semble converger vers des faiseurs de Dark Expérience… Des hommes qui savent manipuler la musique, l’histoire, le dialogue et l’image pour vous faire ressentir toute la souffrance que dégage une scène.

Rencontre, Folie et Vengeance

C’est un peu de cette manière que Chiaki résume le manga … La première partie de Naru Taru se compose des diverses rencontrent que Shiina sera amenée à faire tout d’abord avec Hoshimaru, puis Sakura Akira, pour finir avec le trio maléfique, Bungo, Sudo et la maléfique Ozawa… C’est ce que j’appellerais la partie rencontre, rien n’est joué et tout est calme. Mais rapidement on glisse vers la partie Folie… comme je la nomme, où Sakura Akira et Shiina font la rencontre de deux sculpteurs eux aussi possesseurs de dragonnets… Et où l’histoire devient de plus en plus violente, mais pas encore malsain… Même si je dois l’avouer certains faits, certaines paroles tendent à prouver le contraire à de multiples reprises. Cette montée en puissance atteint sa plénitude dans le dernier tiers de la série… Vengeance… Où l’on voit toute la folie humaine se déverser à travers un torrent de violence… C’est véritablement la partie de la série la plus malsaine… Lorsque l’on voit l’anime et que l’on sait que le manga est moins complaisant vis-à-vis des scènes de violence, on se met à penser à toute l’horreur que doit être la lecture de Naru Taru en manga… Très franchement le compositeur à su restituer une ambiance oppressante qui se substitue aux images pour nous plonger dans l’horreur la plus totale… Voir le dégoût à certains moments…

Un dragon, en chacun de nous….

Naru Taru c’est donc tout bonnement l’histoire d’une jeune fille qui se retrouve confrontée à des événements d’une ampleur qui les rend rapidement incontrôlables. Son rôle au milieu de l’intrigue des dragons et l’étrange lien qui la lie avec Hoshimaru (qui diffère grandement de celui des autres gardiens) ne sont pas assez exposés à mon humble avis dans la série.. Je trouverais mon bonheur dans le manga (édition anglaise, puisqu’en France Naru Taru ne reverra pas le jour)… Les histoire exposées dans l’anime font froid dans le dos, elles exposent à mon avis à travers les dragons a la fois un thème religieux mais aussi en terme de psychologie… En fait on peut présupposer que les dragons représentent la partie sombre de chacun de nous, certains la cachent et ne veulent jamais y faire appel… Sentant en eux que la haine et la violence refoulées dans leur psyché risquerait de causer trop de mal aux gens qu’ils aiment… Et ceux qui l’exposent et l’utilisent pour tout détruire autour d’eux soit parce que c’est leur volonté et leur tempérament, soit par maladie mentale… Les dragons sont un peu cela, ils ont un double tranchant, ils peuvent être bons, beaux et merveilleux… Comme ils peuvent être violents, destructeurs et particulièrement cruels… C’est un peu aussi l’histoire de la croissance de Tamai Shiina, de sa compréhension du monde… Cela tenant peut être à son rôle prépondérant dans l’apparition des dragons au japon… Je n’en sais rien… La série reste obscure à ce sujet, vous saurez en convenir. A vous trouver vos propres explications à tout les mystères que recèle ce petit bijou d’ambiance et de glauque.


Hoshimaru, Anata no name ha Hoshimaru….

Finalement Naru Taru est une série exceptionnelle, difficile à cerner sur bien des points. C’est une série courte, qu’il faut regarder pour se faire un avis… Mais il faut malgré tout savoir que l’on prend un billet pour un monde tantôt malsain, tantôt kawai, mais toujours avec cette tension en arrière plan que projette la musique… Cette même musique qui créé toute l’ambiance de la série, lui donne ce ton résolument sombre et suggère au spectateur que dans l’ombre se tapit toujours un monstre… Mais comme le réalisateur semble vouloir le démontrer, l’imagination sera toujours le monstre le plus terrifiant… Il laisse ainsi le spectateur deviner, s’autosuggérer une partie des images les plus horribles pour que tout cela devienne encore plus oppressant et que rapidement vous soyez devenus votre propre victime. C’est une manière comme une autre de faire jouer un rôle au spectateur. Naru Taru quoiqu’il advienne est une grande série, au Charac Design un peu déroutant de prime abord mais rapidement on s’y fait et on se laisse emporter dans les aventures de Tamai Shiina… Alice au pays des merveilles souvenez vous n’a jamais été un roman gentillet… mais bel est bien un roman horrifiant sur l’imagination éthérée d’un héroïnomane…. Une petite fille perdue au milieu de forêt monstrueuse.. Comme un rêve éveillé mais une douce tension. On ressent un peu de cette tension et de cet émerveillement dans Naru Taru. Il suffit de regarder Hoshimaru pour s’en rendre compte… Il ressemble à une peluche toute mignonne mais il n’hésite pas à tuer parfois… C’est une drôle de finalité qui se dégage de tout cela.
Mais en tout cas je reste convaincu que la musique, le scénario, l’image, et la réalisation ont créé dans cette petite série une angoisse jamais vue avant dans un dessin animé destiné au plus grand nombre… Naru Taru, je le compte à coté des Lain, Escaflowne, Evangelion, Cow Boy beebop, parmi les meilleures séries que j’ai pu voir… A vous d’en juger…


Lyn Takaiwa