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Titre : Rahxephon
Sorti en 2002
Réalisé par Yutaka Izubuchi
Musique par Yoko Kanno & Ichiko Hashimoto
Produit par Toshio Suzuki
Scénario par Yutaka Izubuchi
Duréé : 26 épisodes de 25min
& un film.
Support : DVD

Quelques Covers DVD

 

The winged god awakens

2002, soit sept ans après Evangelion, une nouvelle série culte sur les méchas sort sur les écrans nippons. Réalisée par Yutaka Izubuchi qui a collaboré avec Mamoru Oshii sur les Patlabor et sur Gasaraki. Je ne vous cache pas que cette série multiplie de nombreuses ressemblances avec Neon Genesis Evangelion première série du nom à avoir révolutionné le genre. Mais les ressemblances s'arrêtent à des détails plus apparentés à des clins d'oeil car c'est une série toute neuve qu'Izubuchi nous livre pour le plus grand plaisir de nos mirettes.

Tout débute à Tôkyô, grande capitale nippone par excellence qui l'habitude des grandes catastrophes en 2015. Kamina Ayato notre héros s'éveille un beau matin s'apprêtant à se rendre à son examen en compagnie d'Asahina et de Torigai ses camarades de classes. Lorsque leur train est victime d'un grave accident… Ne souffrant d'aucune blessure et désireux d'aider ses deux amis, Ayato décide de se risquer au dehors du tunnel dans lequel s'est arrêté leur véhicule. S'il sort du tunnel c'est pour découvrir Tôkyô sous les bombes, des chars d'assauts dans les rues et d'étranges machines dont le chant détruit tout sur son passage. Fuyant la fureur des combats il se retrouve nez à nez avec Mishima Reika, une des camarades de classe d'Ayato et aussi le sujet des fresques peintes par le jeune homme qui se révèle être un artiste peintre d'exception.

Tout deux décident de fuir ensemble et Ayato abasourdi suit la jeune femme sans mot dire. Rapidement ils se retrouvent dans le métro de Tôkyô face à deux hommes vêtu de costumes noirs. Ayato désormais seul après la fuite de Mishima se voit enjoindre par les deux hommes de les suivre, rapidement une autre jeune femme intervient. Shitow Haruka qui abat les deux hommes ceux-ci s'effondrent dans une mare de sang…bleu… Ayato désorienté s'empare d'une arme, menace la jeune femme et s'enfuie avec la première rame de métro dans laquelle il retrouve Mishima Reika. Celle-ci le mènera dans une immense salle située au cœur de Tôkyô dans laquelle repose un immense œuf. Ce dernier éclos et l'on en voit sortir un immense mécha ailé.


Yume no tamago / L'œuf du rêve


Le son, l'art, les sentiments voici les moteurs de l'action dans cette série exceptionnelle du studio Bones. Desservie par la musique étrange et lancinante co-dirigée par Yoko Kanno. On est rapidement pris par l'action dans cette troisième guerre mondiale qui oppose les Muriens (les hommes au sang bleu) et les Humains. Les premiers confinés dans Tôkyô qui est couverte d'un immense dôme aux couleurs de Jupiter ce qui lui vaut le nom de Tôkyô Jupiter. Et les second, réfugiés derrière l'organisation internationale TERRA vouée à combattre Mû. Le rahxephon devient vite le fer de lance de cette armée organisée. Et les origines de chacun se heurtent dans un méli-mélo sentimental complexe ou le temps se mêle intimement aux dimensions tapies au plus profond de nous même. On y rencontre à nouveau Shitow Haruka en fait un lieutenant de l'organisation spéciale, Shitow Mégumi une jeune femme caractérielle et attachante à la plastique de rêve… Et la mystérieuse Kisaragi Quon, dont le frère dirige la section scientifique de la base. Chacun possède un passé, une psyché, un mystère qui révèle au spectateur la trame d'une histoire intriquée dans une étrange et douce musique, une mélodie lancinante qui est vouée à donner naissance à un nouveau monde.

Le dieu ailé, Rahxephon combattra les Dolems (les machines qui chantent) pour le salut des hommes mais Kamina Ayato le pilote exclusif du fabuleux mécha autonome qu'est le Rahxephon ne fait que se rechercher à travers ce combat. Comme tout un chacun dans cette incroyable spirale dramatique, il recherche la vérité, la vérité de ce monde, son véritable but. C'est un héros tourmenté, torturé par ce qu'il est, ce qu'il deviendra et ce qu'il aspire à devenir. Dans sa recherche du moi mais aussi dans sa quête de cette étrange jeune femme qui apparaît mystérieusement dans sa vie : Mishima Reika.

Qui est elle ? Qu'est elle pour lui ?

Vous aurez toutes ces réponses dans cette formidable série qu'est Rahxephon. L'animation est irréprochable, le dessin superbe témoignant malgré tout d'une utilisation accrue de l'ordinateur dans l'animation japonaise contemporaine, le cellulo donnait malgré tout un peu d'âme aux animés je prend l'exemple de Jin Roh. Mêlant intimement mythes aborigènes et de l'Atlantide, cette série peut s'enorgueillir d'un monde riche et complexe peuplé de personnages attachants et d'une telle densité qu'ils donnent littéralement le ton de l'action.
The host of seraphim Rahxephon multiplie les similitudes face à Evangelion mais aussi les différences. En effet les ennemis ont le sang bleu, leurs méchas ont des design très tarabiscotés voir inhumains parfois et Tokyo est toujours une ville en guerre (ils arrêtent pas les Tokyoïtes).

Les similitudes avec Evangelion s'arrêtent là, parce qu'après cela, l'anime se démarque totalement de son grand frère. Malgré la présence d'une voix japonaise bien connue, le seiji de Misato Katsuragi pour le rôle féminin de Shitow Haruka. Les singularités de Rahxephon me direz vous ? Eh bien tout réside dans une combinaison entre les mythes de l'Atlantide et les croyances aborigènes.
C'est là que réside d'ailleurs la singularité de Rahxephon, c'est de reprendre quelques détails d'Evangelion (la série culte en matière de méchas) et de créer malgré tout un animé totalement neuf. Enfin c'est surtout un monde introspectif, inspiré d'Eva mais aussi un peu des animes comme Escaflowne ou Lain.
Pas dans le fond mais dans l'essence.... on y cultive le mystère, la psychologie des personnages est très poussée. Dans Rahxephon la religion est absente, c'est ici un process que l'on met en exergue, celui qui mènera à la fin de l'anime qui n'est pas une fin ouverte comme celle d'Evangelion.

Ayato Kamina se montre être un héros prenant, rapidement on voit qu'il n'a rien du symptomatique Ikari Shinji (Héros de Neon Genesis Evangelion) qui est devenu un archétype ces temps ci dans de nombreux anime japonais au grand désespoir des spectateurs comme moi qui voient Shinji comme un procédé narratif unique et propre à Eva plus qu'un nouveau style de héros archétypal. Ayato se recherche certes, il recherche aussi une jeune femme : Mishima Reika, dans cet optique de recherche il mène une quête du soi... Mais aussi il essaie de comprendre pourquoi il a été désigné pour piloter le Rahxephon et les racines de la haine entre les Muriens et les humains. La trame principale qui soutient tout le reste, la colonne vertébrale de l'anime se situe ici. Dans ce personnage que j'ai du mal à situer, courageux et lâche à la fois, il est comme nous, vraiment comme nous mais en même temps il est différent... C'est un héros quoi.
Le chant de la fin / Aria Finale.

Scénaristiquement, techniquement et musicalement très aboutie Rahxephon réconciliera les fans de Méchas avec le genre un peu abîmés ces derniers temps par les remakes d'Eva et les Getter Robots (qui ne sont pas de mon goût) et ceux qui détestent ce genre d'anime parce qu'il véhicule seulement des archétype et n'est qu'un tissu de violence ininterrompu. Les personnages sont attachant, quoique parfois je dois avouer que tout cela manque un peu d'émotion, mon estomac se nouait à l'écoute des hurlements de Katsuragi Misato hurlant désespérément le nom de Shinji lorsque celui ci était en difficulté, je dois dire que je n'ai pas été ému par Shitow Haruka. L'histoire est tout bonnement hallucinante, seule ombre au tableau à mon goût : les combats qui sont un peu expédiés rapidement (on est pas dans .hack//sign quand même), et l'histoire qui traîne un peu malgré tout jusqu'a l'épisode 18. Après cet épisode on ne voit plus Rahxephon du même oeil, on découvre un autre monde, des héros transfigurés. Une histoire sublimée jusqu'a l'aria final... un fabuleux épisode de fin... Que je vous laisse savourer. Mon avis c'est de se ruer sur la série et sur le film à venir... Parce que Rahxephon est une excellente série qui mérite ses galons et aussi son statut de nouvelle série culte.

On terminera avec un petit mot de la jolie Kisaragi Quon personnage cette attirance et mystérieuse jeune femme…Umarekuru mono osore. Kanashimi, oto michiru sekai.



Shiguré Takaiwa