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Titre : Metal Gear Solid Solid 3 : Snake Eater
Sorti le :
-jap :16/12/04
-us : 17/11/04
-euro : 03/03/05
Developpé par Konami
Existe en : jap/us/fr
Nombre de dvd: 1
Console : Playstation 2


 

Metal Gear Solid peut se targuer d’être devenue l’une des séries les plus emblématiques de ces dernières années, chaque sortie d’un épisode relevant de l’événement. Après un Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty quelque peu décrié, notamment pour son scénario, Konami remet le couvert tout en faisant un bond en arrière dans le temps. Alors, épisode ultime ou amère déception ?

The History

La saga a vu le jour en 1998 sur Playstation avec Metal Gear Solid premier du nom. Le succès est assez impressionnant, surtout aux USA, où le jeu fait un tabac. Un gameplay aux petits oignons, une histoire centrée sur la génétique et la transmission des gènes, une réalisation de haute volée (pour l’époque), des personnages charismatiques au possible et une musique parfaitement en accord avec le soft ont achevé de rendre cette œuvre culte. Hideo Kojima signait là son premier succès international d’envergure. La fin laissant clairement entrevoir une suite, c’est donc sans surprise qu’on la voit arriver sur Playstation 2, intitulée Metal Gear Solid : Sons of Liberty en 2001. Détesté par certains à cause d’un scénario déstabilisant et de l’absence de Solid Snake des ¾ du jeu, adulé par d’autres comme une révolution, on peut dire qu’il a fait couler beaucoup d’encre (pour ma part, j’ai adoré, enfin un jeu avec un scénario intelligent et prenant). La fin ayant là aussi laissé de nombreux joueurs impatients d’en savoir plus, c’est avec une joie immense qu’a été accueillie l’annonce de Metal Gear Solid 3. Mais alors que les fans hurlent de bonheur, pensant avoir la suite directe du second opus, on apprend que l’histoire se déroulerait 40 ans avant. Stupeur. Un retour aux sources ? Un remake ? Des tonnes d’interrogations apparaissent. Au fil des mois et des trailers, la vérité se fait de plus en plus claire : il s’agira bel et bien d’un nouvel épisode ayant pour cadre la Guerre Froide. L’excitation retombe quelque peu et le jeu sort en novembre aux Etats-Unis assez discrètement. Hideo Kojima se serait-il loupé ? Le jeu n’en vaudrait-il pas la chandelle ? Est-ce que je vais arrêter de poser des questions stupides et passer au test ? Voyons tout ça de plus près.

The Beginning

Août 1964. Un bombardier américain survole le territoire russe dans la région de Tselinoyarsk. A son bord, un homme en combinaison fume un cigare, calmement. Un technicien lui demande de l’éteindre de mettre son masque à oxygène. Pas de réaction. Le chef de la mission, le major Tom, le rappelle à l’ordre. Le soldat obtempère enfin. Le voyant passe au vert. Il se lève, s’approche de la soute qui s’ouvre lentement, et une fois arrivée à son extrémité, saute. Notre homme réalise ainsi le premier saut de type HALO (High Altitude, Low Opening) de l’histoire. Il fend l’air avec classe, se dirigeant droit sur son point de chute. En dessous de lui se dessine une jungle dense. Il ouvre son parachute au dernier moment, traverse les arbres, et se détache in extremis pour éviter de tomber dans un ravin. Son équipement enlevé, la mission peut commencer. Nom de code : The Virtuous Mission. Un rapide contact avec le major définit clairement l’objectif : Naked Snake (nom de code de notre héros) doit récupérer un scientifique russe du nom de Sokolov, retenu en otage dans une usine désaffectée au nord de sa position. La transmission se termine. La partie peut commencer.
Vous prenez alors les commandes de Snake, et un constat s’impose, le gameplay ne semble pas avoir évolué d’un iota. Vous pouvez toujours effectuer les mêmes mouvements que dans le second opus (à savoir courir, marcher lentement sans bruit, vous plaquer contre un mur, ramper, passer en vue subjective pour tirer et quelques autres encore…), la maniabilité est toujours aussi « carrée », les menus L2 - R2 identiques, bref, on peut pas dire que Kojima se soit foulé. Mais, petit à petit, on découvre que l’on s’est planté en beauté : Snake dispose de beaucoup plus de mouvements (nous y reviendrons), des camouflages sont disponibles et augmentent l’aspect tactique, on prend peu à peu goût à se cacher dans l’herbe pour ne pas se faire repérer, à s’habituer au nouveau système de récupération d’énergie (nous y reviendrons également) et aux petites joies de l’infiltration dans la jungle. On progresse de plus en plus puis on arrive à l’objectif. Se déclenche alors un enchaînement de scènes cinématiques particulièrement avides en informations, et après quelques tribulations, le jeu nous demande de sauvegarder. On s’exécute, et là choc. Le générique du jeu débute. Ce passage relativement long (1 h 30 de jeu pour ma part) n’était en fait qu’un gigantesque tutorial visant à vous acclimater avec les nouvelles subtilités de cet épisode. Et là, déjà, on ne peut que saluer le génie du créateur de la série : c’est tellement bien fait que l’on a que peu l’impression de suivre un tutorial. Tout est instinctif, simple, logique dirai-je même.

Un début explosif, en fanfare, qui ne laisse augurer que du meilleur pour la suite, dont je vous laisse l’entière surprise. Passons maintenant à l’un des points essentiels du jeu, son gameplay.

The Gameplay

Comme je l’ai dit dans le paragraphe précédent, le jeu regorge de nouvelles trouvailles en tout genre. Commençons par les nouveaux mouvements disponibles. Snake peut désormais grimper aux arbres, marcher sur une branche et s’y suspendre d’un bras pour tirer. Bien que dubitatif sur l’utilité de cette nouvelle possibilité, on se rend très vite compte que l’on appréhende beaucoup mieux la position et les rotations des différents gardes comme ceci, et ce, grâce une meilleure vue de la situation. Il peut également se laisser tomber sur un garde passant en dessous, l’assommant par la même occasion. Tout cela renforce considérablement l’immersion, et on prend plaisir à essayer toutes les situations possibles.
Passons maintenant aux nouvelles techniques de combat. C’est là que se situe sans conteste la plus grande évolution. Snake peut désormais effectuer des prises de CQC (Close Quarter Combat). Qu’est-ce donc ? Il s’agit de techniques de combat au corps à corps permettant de se battre contre plusieurs adversaires en même temps, tout en ayant à la fois un pistolet et un couteau (on sent l’influence de Motosadi Mori, le conseiller militaire de la série). Concrètement, en passant discrètement derrière un garde, et en pressant la touche rond, Snake immobilise celui-ci et lui passe le couteau sous la gorge : plusieurs choix sont alors possible : soit essayer de faire parler le garde en appuyant sur L3 (n’hésitez pas, ils donnent de bonnes infos), soit appuyer de manière répétée sur rond pour l’endormir (pas trop, sinon vous risquez de lui briser la nuque), soit presser fortement la touche pour le tuer (ceux qui doutent toujours que le pad PS2 n’est pas analogique vont avoir des surprises …). En pressant la touche R1 (et si vous êtes équipé d’un pistolet et d’un couteau à la fois), vous passez en vue subjective par laquelle vous visez un ennemi tout en gardant immobile son camarade ! Excellent. Vous pouvez également le rejeter violemment en arrière en orientant le stick analogique vers l’arrière, l’envoyant directement dans les bras de Morphée. Et le mieux dans tout ça, c’est que tous ces mouvements sont utilisables dans le feu de l’action. On peut ainsi se sortir de situations pour le moins complexes. Et le tout est réglé à la perfection : la maniabilité, maintes fois critiquée pour son immobilisme et son manque cruel d’améliorations, trouve ici tout son sens. C’est précis, direct, instinctif, d’autant plus que désormais, par le biais du joystick droit, vous pouvez contrôler l’angle de caméra. Certes, dans la confusion qu’il peut parfois régner, on peut être amené à ramper au lieu de courir, à se tromper d’armes, etc. Mais c’est plus à cause du stress que d’une carence réelle de la jouabilité.
Continuons avec le système de camouflage. Par le biais d’un menu spécifique, on peut adapter le camouflage de notre héros à son environnement. L’intérêt ? Eviter de se faire shooter dessus par un garde qui vous a repéré à 30 mètres parce que vous vous baladez en tenue rouge dans un marais. Hop, un petit tour dans le menu, on passe le camouflage couleur d’eau, et l’indicateur de camouflage remonte d’un coup. A 95 %, vous êtes quasiment invisible, même un garde passant à vos pieds dans l’herbe ne devrait pas vous repérer (quoique, certains ont l’air plus futé que d’autres). Vous souhaitez « maquiller » votre Snake ? Pas de problèmes, c’est également permis. Extra.
Quant à la gestion de l’équipement, elle se voit elle aussi modifiée. Un sac à dos est maintenant disponible, rendant le nombre d’items limités. Il se divise en 2 parties : l’une pour les armes, l’autre pour les objets. Rien d’extraordinaire jusque-là. Le problème, c’est que tout ça pèse son petit poids. Et quand vous vous trimballez plus de 15 kg d’équipement sur le dos, Snake ressemble plus à une tortue qu’à un léopard. A vous de bien gérer votre sac, bien répartir le poids, déterminer ce qui est indispensable de ce qui l’est moins. Un aspect gestion du personnage bienvenu, aspect renforcé par l’apparition des soins des blessures. En effet, il arrivera que, à la suite d’une bataille ou d’une mauvaise chute, notre héros soit blessé. Et là, la barre de vie diminuera tant que vous ne l’aurez pas soigné. Il faudra alors utiliser les différents matériels de soins mis à votre disposition, en nombre limité évidemment. La procédure varie en fonction des blessures, et l’on réfléchit à deux fois avant d’entamer un duel qui pourrait coûter cher si on devait se soigner.
Terminons ce paragraphe en disant deux trois mots sur la gestion de la nourriture. Vous devrez, tout au long de l’aventure, vous nourrir, afin de remonter votre barre de stamina, et ainsi maintenir votre niveau de récupération à un stade satisfaisant. Et la jungle, c’est fou comme c’est plein de petites choses un peu rebutantes au premier abord, mais pas mauvaises du tout une fois goûtées. Notre ami ayant des préférences, à vous de les trouver afin de choisir les mets les plus adaptés. Chassez, pillez les réserves ennemis, fouillez les gardes, tout est bon pour vous remplir l’estomac, que monsieur a par ailleurs délicat. Eh oui, vos aliments pourrissent, et donc cela entraîne parfois des petites aigreurs d’estomac, mais rien qui ne puisse se régler en ingérant une petite pilule salvatrice. A vous de bien surveiller tout ça, pour avoir un garde-manger toujours frais en cas de petit creux.

Je pense que nous avons fait le tour sur le gameplay. Que dire de plus, si ce n’est qu’il est parfaitement adapté au jeu, et participe grandement à l’immersion dans l’univers de MGS 3.

The Characters

Qui dit Metal Gear Solid, dit personnages charismatiques, impressionnants, marquants. Ce 3 ème volume ne déroge pas à la règle et nous offre une belle brochette de ce qu’on peut croiser de mieux dans un jeu vidéo. Pour succéder à la Dead Cell, Kojima nous propose la Cobra unit. Composée de 5 hommes pour le moins étranges, on peut dire qu’elle tranche un peu avec la tradition, puisque l’histoire des personnages est passée sous silence. On ne saura rien sur eux, ou presque. Le premier, The Pain, maîtrise les abeilles. Son visage boursouflé témoigne des nombreuses souffrances qu’il a enduré au contact de ces charmants insectes. The Fear vient ensuite. Sa particularité vient du fait qu’il peut se rendre invisible, et ainsi vous effrayer car vous ne voyez pas l’attaque venir. Il est aussi capable de se démembrer. The End, quant à lui, est un vieillard âgé de plus de 100 ans. C’est un sniper d’exception, et le battre ne sera pas chose aisée, surtout que pour un centenaire, il court vite, le bougre. The Fury est l’incarnation même du pyromane fou à lier. Protéger dans sa combinaison ignifugée, il n’a qu’un seul but : tout réduire en cendres. Enfin, The Sorrow devrait réussir à vous marquer. A noter que son histoire est un peu plus développée que celle de ses camarades. Pour diriger tout ce joyeux petit monde, il fallait une forte personnalité, un caractère. C’est une femme qui assume cette fonction, et elle s’appelle The Boss. Extraordinairement réussi, ce personnage est à mon goût, le plus intéressant de la trilogie. Complexe, humaine, disposant d’un charisme hallucinant, The Boss vous laissera pantois d’admiration. Son histoire et sa relation avec Snake vous tiendront en haleine tout le long du jeu. Exceptionnelle. On note également la présence de Ocelot qu’on ne présente plus, Tatiana, une charmante espionne du KGB, et de Volgin, un colonel du GRU maîtrisant l’électricité et adepte de la torture. Du côté allié, le major Tom, un vétéran de l’armée, Paramedic, une charmante jeune femme qui sera votre soutien médical, et accessoirement, votre point de sauvegarde, et un jeune homme répondant au nom de Sigint et expert en armes.

Nul besoin de vous préciser que tout ce beau monde vous réserve de TRES nombreuses surprises. Un casting de rêve en somme.

The Technique

Finissons par l’aspect technique du soft. En premier lieu, les graphismes. Et là, peu de choses à redire, c’est absolument somptueux. On sent que les équipes de Konami maîtrisent la Playstation 2 sur le bout des doigts : c’est fin, varié, les zones sont vastes et les loadings entre chacune d’entre elles extrêmement rapides, du grand art. Une modélisation exemplaire des personnages, ainsi que certains effets particulièrement impressionnants finiront de vous convaincre que vous jouez au plus beau jeu de la PS2. Cependant, on déplore quelques ralentissements dans cette version PAL en 50 HZ optimisé (j’aimerai savoir d’ailleurs pourquoi les jeux auquel participe Kojima, comme ZOE, ne sont JAMAIS en 60 HZ, alors que des titres comme PES 4, Gradius V ou encore Suikoden IV le sont… bref.), mais, plus gênant, des petits passages où l’affichage ne suit plus. Exemple : Dans les marais, vous passez en vue subjective et vous tournez la tête. Le décor « se coupe » alors en deux, (le bas et le haut se décale) avant de se recoller. Ça fait peur la première fois. Heureusement, ce genre de passage est très rare (3 fois dans le jeu si mon souvenir est bon) et au final, on n’y prête plus guère attention.
L’aspect sonore quant à lui est sans reproche. Les bruitages sont excellents, le son clair, et la stéréo particulièrement dynamique. Ne disposant pas de système 5.1, je ne peux juger de cet aspect, mais vu le niveau de la stéréo, je n’ose imaginer d’immersion que l’on doit atteindre. La musique est elle incroyablement réussie. Le duo Harry Gregson Williams / Norihiko Hibino, ayant déjà officié sur MGS 2, fait encore une fois des merveilles. Musiques épiques, thèmes 60’s, génériques « james bondien », tout est de qualité. La meilleure bande sonore d’un MGS, assurément.

La partie technique est donc, elle aussi, une grande réussite, faisant honneur à la PS2, et flattant agréablement nos rétines et nos tympans.

THE GAME

N’y allons pas par quatre chemins : ce Metal Gear Solid s’impose comme le meilleur épisode de la saga. Doté d’une excellente durée de vie pour le genre (15 heures environ pour la première partie), d’un scénario captivant, de références constantes au cinéma, d’un gameplay en béton armé et de toute une ribambelle d’autres qualités, il prouve une fois de plus le génie dont font preuve Hideo Kojima et de son équipe. Le meilleur jeu de la Playstation 2, tout simplement.



Citan
scénario excellent, gameplay de haute volée, réalisation impressionnante, musique extraordinaire.
quelques ralentissements et bugs d’affichages.